2 days ago
Sécurité : Macron envisage un service militaire sur la base du volontariat pour renforcer la réserve
Face à une Europe « mise en danger » par « la menace durable » que représente la
Russie
,
Emmanuel Macron
a ouvert la voie à un
service militaire volontaire
.
« Il faut une nation capable de tenir, d'être mobilisée », a affirmé le président dimanche, annonçant qu'il rendrait ses décisions à l'automne.
Ce service, destiné aux Français majeurs, offrirait une formation militaire socle pouvant déboucher sur un engagement, selon la revue nationale stratégique dévoilée lundi. Il s'agirait d'une version « rénovée » du service militaire volontaire (SMV) existant depuis 2015, qui vise aujourd'hui l'insertion professionnelle de jeunes via un encadrement militaire.
Ce nouveau cadre permettrait à la fois de renforcer la « cohésion nationale » et de constituer un réservoir mobilisable «
en cas de crise
», selon la même source.
Pour le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre, cette initiative tire des leçons du
conflit ukrainien
: « Ce sont les armées qui gagnent les combats, mais ce sont les nations qui gagnent les guerres. » Il plaide pour une armée mixte, alliant professionnels, réservistes et volontaires.
Avec 200 000 militaires d'active et 47 000 réservistes, les armées françaises visent 210 000 et 80 000 d'ici 2030. Le service volontaire pourrait aider à « acquérir la masse » nécessaire
en cas de conflit
, mais aussi alimenter les rangs de la réserve, selon le général Schill.
La perspective d'un volume de 10 000 à 50 000 jeunes recrutés par an est évoquée, selon plusieurs sources proches au dossier. Les contours de ce service et sa durée, tout comme son coût, ne sont pas fixés.
Mais certains spécialistes mettent en garde contre des attentes trop élevées. « Si l'objectif, c'est la cohésion sociale et nationale, je pense qu'on fait fausse route », estime Bénédicte Chéron, sociologue spécialiste du lien armée-Nation. Selon elle, « Un service militaire, même quand il mobilise massivement chaque classe d'âge, ne vient pas infléchir les grandes tendances sociales et politiques qui sont à l'œuvre dans une société. »
Quant à l'idée qu'il faciliterait le recrutement, elle reste prudente : « Le principe du volontariat, même s'il est suscité, fait que les jeunes qui vont venir sont des jeunes qui sont déjà plutôt prédisposés à s'intéresser aux questions de sécurité et de défense. »
Le président
Macron
a également indiqué que les arbitrages à venir en automne porteront sur l'avenir du
service national universel (SNU
), destiné aux 15-17 ans. Lancé en 2019, ce service civil peine à convaincre et a vu
ses crédits amputés
ces dernières années.